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16 novembre 2010

Prime à la casserole de nos hommes politiques.

Les affaires ne nuisent pas toujours à la carrière de nos hommes politiques. Condamnés par la justice, démis de leurs fonctions, plusieurs d'entre eux ont réussi leur retour dans les urnes. Rappel des faits.

     

Avec 40% des suffrages, Jean-Paul Alduy est arrivé en tête du premier tour des élections municipales organisées à Perpignan le 21 juin 2009 après l'invalidation de son élection en mars 2008 pour fraude électorale dite "fraude à la chaussette". Il n'est pas le premier homme politique à qui les électeurs ont pardonné ses égarements. Dans les années 1990, on a même parlé de "prime à la casserole" à propos des élus condamnés par la justice puis réélus, parfois largement, par leurs concitoyens.

Patrick Balkany (UMP)

Maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 et depuis 2001, et député des Hauts-de-Seine de 1988 à 1997 et depuis 2002. Il est condamné en mai 1996 à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilié par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir fait fait travailler à l'entretien de son domicile et de sa résidence secondaire trois employés municipaux. En 2001, Patrick Balkany se présente sans étiquette et emporte les élections face au maire sortant soutenu par le RPR et l'UDF, Olivier de Chazeaux. En 2002, il est réélu député des Hauts-de-Seine. À la suite d'un recours préfectoral, le Conseil d'État considère, en juillet 2002, qu'il était inéligible au moment du scrutin de 2001 et annule son élection. De nouveau éligible lors de l'élection municipale du 22 septembre 2002, Patrick Balkany est réélu maire de Levallois-Perret dès le 1er tour.

Pierre Bédier (UMP)

Député-maire de Mantes-la-Jolie entre 1995 et 2005, président du Conseil général des Yvelines de 2005 à mai 2009. Condamné en 2006 à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, Pierre Bédier fait appel de cette décision, l'appel ayant un effet suspensif. Il est réélu président du Conseil général des Yvelines en 2008. Le 20 mai 2009, la Cour de cassation de Paris confirme la condamnation de Pierre Bédier ; il est démis de ses fonctions deux jours plus tard.

François Bernardini (dissident-PS)

Maire d'Istres (Bouches-du-Rhône) de mars 2001 à novembre 2002, François Bernardini est condamné pour une série d'affaires politico-financières à dix-huit mois de prison avec sursis, 400 000 francs d'amende et cinq ans d'inéligibilité. Il est réélu en mars 2008 à la mairie d'Istres.

Christian Cuvilliez (PCF)

Maire de Dieppe de 1989 à 2001, il est condamné en 2003 par la Cour d'appel de Rouen à un an de prison avec sursis et à deux ans de suppression des droits civiques, civils et de famille pour "détournement de fonds publics et recel". Après avoir récupéré ses droits civiques en 2007, Christian Cuvilliez est de nouveau candidat aux élections municipales à Dieppe en 2008 sur la liste municipale d'union de la gauche conduite par Sébastien Jumel (qui remporte les élections). Il est réélu au conseil municipal.

Harlem Désir (PS)

Il est condamné en 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux. De novembre 1986 à octobre 1987, il a reçu un salaire fictif mensuel de 10 500 francs de l'Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants, basée à Lille. En 1999, Harlem Désir est élu député européen. En 2001, il est élu conseiller municipal à Aulnay-sous-Bois. En 2004, à la tête de la liste du PS pour la région Île-de-France pour les élections européennes, il est réélu et promu vice-président du groupe parlementaire du Parti socialiste européen. Il est réélu en 2009.

Xavier Dugoin (UMP)

Xavier Dugoin, maire de Mennecy en 1989, réélu en 1995, ne put se représenter en 2001. Dans le cadre de la disparition de 1200 bouteilles appartenant à la cave du Conseil général de l'Essonne, il est condamné en 2000 pour abus de confiance, détournement de fonds publics, falsification de documents administratifs et prise illégale d'intérêts, à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis, 100 000 francs d'amendes et deux ans d'inéligibilité. Il est aussi impliqué dans d'autres affaires. Il est réélu maire de Mennecy en 2008. Mieux, il serait aujourd'hui candidat pour succéder à Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes... ce dernier venant d'être déclaré inéligible pour un an après l'invalidation des municipales de mars 2008 par le Conseil d'Etat.

Henri Emmanuelli (PS)

Ce n'est pas à titre personnel mais en tant que trésorier du PS qu'Henri Emmanuelli est condamné en 1997 pour complicité de trafic d'influence dans l'affaire Urba. Condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et deux ans de privation de ses droits civiques, Henri Emmanuelli est réélu député PS des Landes en 2000 et président du Conseil général des Landes en 2001.

Alain Juppé (UMP)

Maire de Bordeaux de 1995 à 2004, il est démissionnaire en 2004 lorsqu'il est condamné à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'éligibilité en tant que secrétaire général du RPR. Alain Juppé est réélu maire de Bordeaux en octobre 2006 dès le premier tour, et réélu, en 2008 toujours au premier tour.

Jean-François Mancel (UMP)

Président du Conseil général de l'Oise de 1985 à 2004 et député depuis 2002. En 2000, il est condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Beauvais (Oise) pour prise illégale d'intérêts dans une affaire mettant en cause ses relations financières avec une société de communication, Euro2C. Il est relaxé en 2001 par la cour d'appel d'Amiens, mais cet arrêt est censuré par la Cour de cassation. En  2005, il est condamné par la cour d'appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. En 2006, la Cour d'appel de Paris annule son inéligibilité, tout en confirmant sa condamnation avec sursis et son amende. Jean-François Mancel est réélu président de la Communauté de communes du Pays de Thelle en 2001; il est élu député de l'Oise en 2002 et réélu en 2007.

Jacques Mellick (PS)

Elu maire de Béthune sans interruption de 1977 à 1996 et député du Pas-de-Calais de 1978 à 1996, Jacques Mellick démissionne de ses fonctions en 1996 suite à sa condamnation pour témoignage de complaisance dans l'affaire OM-Valenciennes. En 2002, suite à l'invalidation de l'élection du maire sortant, Jacques Mellick est réélu maire de Béthune dès le premier tour.

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